Récemment, l’éducation et l’accueil des jeunes enfants (EAJE) dans l’UE a suscité un intérêt croissant due à une compréhension plus large des premières années de développement des enfants, ainsi qu’au besoin de soutenir les parents et leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Toutefois, la prise en charge des enfants dans l’UE reste encore très fragmentée : particulièrement, la prise en charge des enfants à domicile est souvent non réglementée, ni en termes de profil professionnel ni en termes de contrat de travail, même si les familles européennes dépendent de celle-ci dans une large mesure.

En effet, les assistants maternels et les gardes d’enfants jouent un rôle crucial dans la société :  ils prennent en charge les besoin des enfants de façon active, ils encouragent leur développement cognitif et surtout font partie du l’environnement humain qui prépare les enfants à la vie en communauté.  Malgré ceci, leur rôle en tant que professionnels n’est pas complétement reconnu et l’accès à des parcours de formation adaptés, permettant d’acquérir les compétences professionnelles nécessaires au métier, reste également très limité.

Une étude récente de la Commission européenne (2014) portant sur l’utilisation efficace des services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (EAJE) pour lutter contre le décrochage scolaire (LDS), a montré que le risque d’abaissement de la qualité des services augmente lorsque le niveau de qualification des professionnels est faible et leurs conditions d’emploi sont précaires (des études de cas de Belgique et d’Espagne ont été analysées).

Une comparaison des niveaux d’études requis pour les assistants maternels et les gardes d’enfants dans les pays européens montre que ces niveaux varient entre les simples compétences personnelles et les études universitaires. Dans certains pays, les assistants maternels et les gardes d’enfants travaillant à domicile n’ont pas un niveau de qualification minimum requis pour exercer leur métier,  seulement des compétences personnelles (c’est le cas par exemple au Danemark, en Allemagne, au Portugal ou encore en Norvège). D’autres pays, tels que la France, ont promu la professionnalisation de ces métiers (Commission européenne 2002:12, Déclaration de Barcelone) en proposant des formations et des certifications adaptées.

La formation pour la prise en charge d’enfants à domicile, bien que peu disponible en tant que formation certifiante, est assez répandue dans l’UE : si la France et la Pologne proposent une formation professionnelle reconnue officiellement, il n’en demeure pas moins vrai que la Suède et les Pays Bas disposent de parcours de formation spécifiques et que d’autres pays proposent de la formation continue même si pas certifiante – ces parcours pourraient être en effet promus par les autorités régionales, les communautés, les centres de formation, etc., en fonction des besoins des familles préalablement identifiés.

Une recherche préliminaire menée par le consortium a montré l’existence de caractéristiques similaires dans les programmes de formation disponibles pour ce profil. Même si ces caractéristiques ne correspondent pas toujours aux savoirs et aptitudes du profil ESCO (ISCO 5311, qui en revanche n’a pas encore une description spécifique pour la prise en charge à domicile), elles restent tout de même assez comparables (par exemple, les compétences en termes d’hygiène et de santé, de communication ou de prise en charge). Des travaux supplémentaires, du côté politique et professionnel, permettront à l’avenir de mieux harmoniser le profil et d’avancer vers de référentiels communs.

A présent, les parcours de formation disponibles ont une faiblesse commune qui impacte à la fois et les opportunités d’emploi des assistants maternels et des gardes d’enfants et la disponibilité de professionnels qualifiés pour les familles concernées. En effet, les formations spécifiques pour la prise en charge des enfants à besoins particuliers ne sont pas toujours disponibles via des modules dédiées. Elles sont plutôt intégrées dans des modules généraux. Et même si des modules courts de formation continue portant sur certains des handicaps les plus courants sont disponibles, ils sont largement insuffisants. Par conséquent, des actions doivent être entreprises à cet effet.

Compte tenu de ces considérations, le projet ChildIN propose une formation en présentiel et à distance à destination des assistants maternels et des gardes d’enfants afin de les former à la prise en charge des enfants à besoins spécifiques, avec un focus particulier sur l’autisme. Cette décision résulte des besoins exprimés par les communautés dont les partenaires de consortium en font partie, ainsi que d’un besoin général de l’UE lié à une hausse de nombre d’enfants diagnostiqués de trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Le projet impactera directement les groupes cibles, tels que les assistants maternels et les gardes d’enfants, ainsi que les bénéficiaires finaux, c’est-à-dire, les familles confrontées à l’autisme. Ainsi, ChildIN contribuera à l’amélioration du bien-être des enfants autistes grâce à des pratiques inclusives, à une formation spécifique et à une prise en charge de qualité grâce à un plus grand professionnalisme et de meilleures conditions de travail.